Après les paysages sauvages du Danemark du côté des falaises de Møn, nous avons passé une nouvelle journée dans Copenhague avant de reprendre la voiture, direction le nord cette fois-ci.
Cap sur le château de Hamlet !
Ou du moins, celui que Shakespeare a choisi comme théâtre de sa tragédie.
Autant dire que, férue de théâtre comme je suis, il m'était impossible de passer à côté. D'autant que chaque été, la pièce y est jouée par des comédiens qui entraînent les visiteurs de salle en salle ; donnant ainsi vie aux personnages et aux appartements du château.
Voiture louée pour 8h30, nous avions donc une journée complète devant nous.
Pour monter à Helsingør où se trouve le château de Kronborg.
Mais aussi pour faire un arrêt par les deux autres châteaux, repérés sur notre trajet.
Les bottes de l'espace plus confortables que des chaussons.
Et la perspective de dévaler une pente, pour la première fois, les fesses vissées à une luge...
Samedi matin, après m'être réveillée trop tôt d'une nuit trop courte, ce fut la seule pensée qui m'extirpa du confort de mon lit : on allait passer la journée à la neige.
Trois thermos de thé plus tard - un pour le bûcheron, et deux avec un nuage de lait pour moi, dont un serait descendu sur le trajet... - on mettait les voiles pour Le Bessat, ce petit village du massif du Pilat à une heure, environ, de Lyon.
C'est l'avantage d'avoir un bûcheron qui écume les routes en vélo, toute l'année.
Connaître des endroits parfaits pour profiter de la NATURE en toute saison.
Sans canon à neige ni forfait à payer ni skieurs tout schuss.
Une autre ambiance, avec tous les bienfaits d'une sortie "à la neige" et du grand air vivifiant qui donne le rose aux joues.
Au Pilat, pour nous. Mais il y a plein d'endroits comme celui-là, à découvrir en France. Des "espaces nordiques". Des coins avec de la forêt, des champs, pas beaucoup d'habitations, suffisamment hauts pour que la neige s'y fasse un nid pour l'hiver...
Et très peu de réseau.
La nature, et internet en berne sur le smartphone.
Tout ce qu'il faut pour profiter d'une vraie journée de DÉCONNEXION.
Faire de la luge
Parce que ce n'est pas que pour les enfants.
Et que ce fut même ma première fois à... 30 ans.
Nous sommes arrivés au col de la Croix de Chaubouret vers 10h. Il restait encore quelques places sur le parking juste en face de cette belle montée vers laquelle toutes les luges se dirigeaient, traînant le long de leur corde sur le sol enneigé.
Alors on a suivi le mouvement.
Le stress commençait à monter. Parce que, je vous rappelle, première fois, toussa toussa.
Et puis on a bifurqué. Légèrement.
Tout l'avantage de ne pas être en station, c'est d'avoir de la place. De pouvoir s'éloigner de quelques centaines de mètres et de se retrouver presque seul au monde, sans risquer de foncer dans une luge voisine.
Le brouillard était encore très bas. Très épais. Et honnêtement, on n'y voyait pas à plus de 500 m.
Cela donnait un côté mystérieux au paysage. C'était peut-être un peu plus effrayant, aussi, pour commencer mes descentes en luge (bien que les premières se soient terminées la tête dans la neige après 200 m de glissade seulement).
Un petit CONSEIL avant de se lancer en luge : vérifier le chemin à pied, en amont. Notamment pour éviter de foncer dans une pierre ou un trou.
Se promener en forêt
Il y avait cette route, toujours au niveau du col de la Croix de Chaubouret, qui nous plaisait bien. Bordée de sapins enneigés. Avec un petit chemin qui partait sur le côté.
J'ai troqué ma combinaison de ski (bien utile avec mes nombreuses chutes en luge !) pour une tenue plus confortable pour marcher (jean souple et Moon Boots - je les ai achetées l'année dernière et je ne suis que joie quand je les enfile ; encore plus confortables que des chaussons !), et on a tranquillement suivi ce chemin.
Sans bifurquer.
Sans s'éloigner du sentier bien tracé.
Pour pouvoir retrouver facilement notre route, au retour, et rester sur un sentier facilement praticable. C'est l'avantage de ne pas être en haute montagne : on peut se PROMENER en forêt, faire du "hors piste" puisque aucune piste véritable n'est tracée, mais en restant en sécurité.
Déjeuner à l'auberge
Quand on habite en Ardèche du nord, on connait tous plus ou moins l'auberge de la Jasserie. De nom. Parce qu'elle est reconnue pour ses bons produits locaux. Et qu'il est parfois difficile d'avoir une place sans réserver.
On a quand même tenté le coup.
Arrivés à 13h15 pour un dernier service à 13h45 ; on était encore dans les temps.
Et une table pour deux était disponible.
Une marmite de bolets et une planche de charcuterie plus tard, on se laissait tenter par la spécialité de la maison bien que la faim s'était envolée depuis longtemps : de la tarte aux myrtilles. Un régal.
Auberge de la Jasserie La Jasserie, 42660 Le Bessat
Il y a de nombreux chemins de randonnée qui partent de la Jasserie, et il est possible de louer des RAQUETTES à plusieurs endroits dans le Pilat, notamment au col de la Croix de Chaubouret.
Mais de notre côté, après avoir bien profité de notre matinée luge et promenade, on a repris la voiture pour se diriger du côté du Crêt de l'Œillon où il y a un superbe panorama sur la région. Des parkings s'improvisent un peu partout, alors on a fait comme tout le monde. On s'est garé, et on a continué à pied.
Une fois à la table d'orientation, il a bien fallu se faire une raison : les nuages étaient beaucoup trop bas, comme on dit, et si on a profité de la balade, le point de vue serait pour une prochaine fois !
On est alors retourné se mettre au chaud dans la voiture où nos thermos de thé encore chaud nous attendaient... avant de rentrer chez nous. Avec, pour ma part, ma dose de (bonne) fatigue après avoir tant de fois remonté la pente en traînant la luge derrière moi !
Mais depuis, chaque hiver, j'ai envie de voir la NEIGE. La montagne enneigée. De me prendre un grand bol d'air bien pur, que je tente vainement de conserver dans mes poumons jusqu'à mon retour à Lyon.
Cela peut paraître cliché, "le bol d'air pur" de la montagne.
Mais quand on y est, qu'on prend le temps d'inspirer profondément, on le ressent. Cet air différent. Frais et vivifiant aussi. Mais surtout bien moins chargé que celui de la ville. Plus léger. Plus respirable. Bref, moins pollué.
Alors fin décembre, j'ai empaqueté gants, bonnets, bottes fourrées, pantalon de ski, manteau en laine et... pull de Noël, pour deux petits jours à La Plagne, à l'occasion de l'ouverture d'un nouvel hostel : le Ho36.
Cet été, je découvrais les aventures d'Agatha Raisin qui étaient absolument faites pour moi.
Cette femme indépendante, avec du caractère il faut le dire, qui décide d'aller vivre dans les Cotswolds.
La campagne anglaise.
Avec ses cottages en pierre, son odeur de feu de bois dans les rues, l'authenticité de ses habitants... fort bien décrits par l'auteure.
J'avais aussitôt commencé à noter les noms des villages que je voulais visiter, pour un prochain road trip... sans savoir que, quelques mois plus tard, j'y serais.
Sur les traces d'Agatha.
À dormir dans un vrai petit COTTAGE de village, avec la cheminée prête à être allumée.
Entourée de mes amis qui m'ont fait cette belle surprise pour mes 30 ans. Sur une idée de ma BFF qui me connait décidément bien !
Bien qu'il y ait toujours une famille royale danoise, je ne m'attendais pas à visiter autant de CHÂTEAUX dans la ville même de Copenhague.
Trois.
Il n'y en a pas moins de trois.
Trois châteaux qui ont, à un moment de leur histoire, logé la famille royale du Danemark. Ou qui la logent toujours.
Peut-être parce que l'idée de monarchie semblait moins coller avec le concept du hygge. Qui est un mode de vie dans la simplicité. Le moment présent.
Et pourtant, certaines de ces visites ont été très hyggelig.
Avec un ciel noir menaçant et la pluie battante de l'autre côté de la fenêtre.
Une ambiance particulière. Mystérieuse. Mais hyggelig, aussi. Parce qu'on était au chaud, à l'intérieur. À prendre le temps de remonter le fil le cours de l'histoire, et à essayer d'imprimer chaque pièce dans un coin de notre tête.
Bref, j'avais envie de vous parler de ces visites. De vous emmener avec moi dans les couloirs de ces palais royaux. Mais aussi de vous faire découvrir la serre botanique ou le musée du design de Copenhague, à côté desquels il serait dommage de passer.