C'est une exposition que j'ai adorée et dont je parle à tout le monde autour de moi ; donc, on est d'accord, je ne pouvais pas NE PAS partager cette EXPÉRIENCE avec vous. Mais je n'avais pas non plus envie de simplement vous en balancer un petit résumé et vous dire : j'ai adoré, foncez !
Ce qui aurait été tout à fait véridique.
Mais je trouve que ça mérite plus.
Un peu comme ces livres, dont je vous ai parlé : celui de Marie Kondo sur le rangement, et celui sur l'art de vivre des danois, le Hygge. Pour moi, ce sont des livres / expériences ; je suis ressortie de ces lectures avec plus que la sensation de m'être divertie.
Et bien là, c'est pareil.
En différent.
Parce que je ne suis pas ressortie de l'exposition avec des solutions, des conseils ou des astuces à mettre en pratique, que je peux vous transmettre.
J'en suis ressortie avec des observations, des remarques, des questionnements.
Et c'est ça, que j'avais envie de partager avec vous. À la manière de la discussion que j'ai eu avec monsieur, en sortant du musée.
L'exposition
AU MUSÉE DES CONFLUENCES
Avant, on est d'accord, il faut quand même que je vous dise deux mots sur cette exposition complètement folle, qui a réussi le pari à réunir tellement de disciplines autour d'un seul et unique vaste sujet : les POISONS.
Les beaux-arts, la littérature, puis le journalisme et les sciences nous permettent de voyager dans le temps, depuis l'Antiquité à aujourd'hui. Les tragédies de l'histoire de la Grèce Antique, les complots des Borgia, les grands-mères empoisonneuses et les guerres chimiques, laissent ensuite place à un univers plus paisible mais non moins dangereux : la NATURE.
Perceval serait d'ailleurs ravi (ou pas) d'apprendre qu'il existe bien des oiseaux vénéneux !
Veuve noire, scorpion, méduses, plomb, cyanure, arsenic... je crois que l'on peut difficilement faire plus complet, en terme d'expo. Il y a tellement à voir, et surtout à apprendre, que l'on s'est laissé piéger par le temps, et que deux heures s'étaient écoulées quand on est ressorti du musée.
Un parcours
QUI FAIT RÉFLÉCHIR
Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on peut difficilement faire le tour de l'exposition en restant complètement passif.
Il y a un moment, quand on arrive dans l'espace vidéo (à la scénographie parfaite ; quatre écrans en portrait pour quatre spécialistes en train d'échanger) qui présente plusieurs sujets totalement d'actualité comme les perturbateurs endocriniens ou les pesticides, on est obligé de se questionner.
Je suis déjà sensibilisée par le sujet, donc je ne suis pas arrivée, à ce moment de l'exposition, vierge de tout avis sur la question, c'est vrai.
Mais quand on a virtuellement traversé les siècles et les continents à la découverte de tous ces poisons, qu'on a alors bien en tête que ce sont des produits NÉFASTES pour la santé, que l'on a fait des yeux ronds en se rappelant que les femmes se pomponnaient avec de la céruse (pigment blanc à base de plomb) jusqu'à la fin de la révolution... on peut difficilement ignorer le fait que : aujourd'hui, on utilise des produits pour tuer des nuisibles, champignons et parasites divers, dans le but de préserver des récoltes.
En somme, on asperge notre nourriture de poison, avant de l'ingérer.
Mais quand on a virtuellement traversé les siècles et les continents à la découverte de tous ces poisons, qu'on a alors bien en tête que ce sont des produits NÉFASTES pour la santé, que l'on a fait des yeux ronds en se rappelant que les femmes se pomponnaient avec de la céruse (pigment blanc à base de plomb) jusqu'à la fin de la révolution... on peut difficilement ignorer le fait que : aujourd'hui, on utilise des produits pour tuer des nuisibles, champignons et parasites divers, dans le but de préserver des récoltes.
En somme, on asperge notre nourriture de poison, avant de l'ingérer.
Et peut-être qu'on n'a pas encore assez de recul, pour vraiment comprendre ce que l'on fait. Laissons-nous le bénéfice du doute...
Mais peut-être qu'il n'est pas nécessaire d'attendre plusieurs centaines d'années, non plus.
Je crois que ce qui m'a le plus fait réfléchir sur notre monde actuel, c'est quand j'ai lu que les effets nocifs du PLOMB étaient déjà pressentis depuis l'ANTIQUITÉ ! Et que dans certains endroits, les canalisations en céramique avaient donc été préférées aux canalisations en plomb. Ces mêmes canalisations qui ne sont interdites à l'installation que depuis 1995, en France.
Un monde
PLEIN DE RESSOURCES
Mais, tout n'est pas tout noir.
Tous les poisons ne sont pas obligatoirement dangereux.
Tous les poisons ne sont pas obligatoirement dangereux.
C'est étrange, à dire comme ça, mais c'est vrai pourtant.
Tout est dans le dosage. Un produit peut être mortel à une certaine dose, mais peut permettre de soigner des maladies dégénératives ou cardiaques par exemple, avec une dose contrôlée.
La nature est pleine de ressources ; parfois mauvaises (tout ce qui est naturel n'est pas forcément bon pour nous ; c'est quelque chose d'important pour moi, car j'apprécie les cosmétiques naturels, mais je garde en tête que produits naturels ne veut pas toujours dire bon produit), mais parfois, ces ressources souvent délaissées, mériteraient que l'on y porte plus d'attention.
Ce qui m'a fait penser à une conférence sur l'économie de la connaissance, qui a fait le buzz l'année dernière ; et notamment la partie sur le BIOMIMÉTISME. C'est une science qui repose sur la connaissance de la nature ; sur l'observation de certains animaux et plantes qu'on pourrait presque dire dotés de super-pouvoirs, afin de les imiter.
D'ailleurs, Idriss Aberkane qui mène cette conférence, parle justement d'un coquillage qui produit une toxine, dangereuse, mais très utile et très recherchée en neuro-technologie ; une toxine qui coûte trois fois plus que l'or, au kilo, mais dont le coquillage est vendu 3$ sur les marchés...
Une terre
À SAUVEGARDER
Et tout ça, moi, ça me fait penser qu'on oublie quelque chose ; on oublie de faire attention à ce qui nous entoure ; à toutes ces richesses que l'on a à portée de main. Faire des choix à court terme, pour protéger des récoltes ou développer une industrie, ce n'est pas toujours faire des choix à long terme, bons pour l'ENVIRONNEMENT.
Je n'ai rien contre la conquête de l'espace ; au contraire, c'est un sujet qui me fascine, et j'adore lire les nouvelles découvertes et avancées dans le domaine. Mais avant de mettre tous nos efforts dans la recherche d'une autre potentielle planète à coloniser, est-ce qu'on ne pourrait pas juste regarder un tout petit peu en arrière, et prendre soin de celle-ci, de planète ? Après tout, un tien vaut mieux que deux, tu l'auras...
Voilà, je vous avais prévenu en début d'article ; pas de solution miracle ou de conseils, cette fois-ci, mais plein de pistes de réflexion que j'avais vraiment envie de partager avec vous, comme je les partage avec mes proches. Peut-être, d'ailleurs, que ça vous éclairera aussi sur le pourquoi je vous ai récemment proposé un article de gestes éco-responsables au quotidien. C'est une démarche personnelle, mais je me dis aussi que si l'on est plus nombreux, à se poser un peu des questions, et à vouloir changer des petites choses, et bien, à la fin, ça peut faire de grandes choses !
(En bonus, le teaser de l'exposition, que je trouve juste canon !)
(En bonus, le teaser de l'exposition, que je trouve juste canon !)
Venenum, un monde empoisonné
Musée des Confluences, 86, quai Perrache - 69002 Lyon
Billets : 9 € en plein tarif, 6 € à partir de 17h, 5 € de 18 à 25 ans et gratuit pour les moins de 18 ans accompagnés d'un adulte.
Site internet : venenum.fr