
Et pourquoi on dit une demi-douzaine d'oeufs plutôt que six ? C'est pas que je ne veux pas compter avec des fractions, mais dans ce cas je veux pouvoir demander à mon crémier trois tiers de litres de lait et acheter six quarts de soda au supermarché.
D'ailleurs en parlant de quarts, pour on appelle un quatre-quarts... un quatre-quarts ? Moi maintenant, j'ai peur de le partager en plus de quatre morceaux et de remettre en cause l’appellation millésimale du gâteau sec et nature 100% pur beurre ? (j'critique, mais en fait, je trouve ça plutôt bon...)
En fait, je crois que ces histoires de demi-douzaines, ça a été créé de toute pièce par les vendeurs. Une demi-douzaine de bonbons gélatinés, ça fait quand même moins tristounet que six pauvres bonbons au fond d'un sac en papier. Même si le résultat... ben c'est le même.
D'ailleurs, le serveur de restaurant il connait bien ça. Quand il t'amène la carte et qu'il te dit (enfin pas à moi, j'aime pas ça) (vraiment trop salé) (... dit-elle en salant ses plats sans même les goûter) que ce sera un bras et deux yeux pour manger deux demi-douzaines d’huîtres, il se garde bien de t'informer que tu n'en auras que douze, des huîtres.
Parce que tu as beau le savoir, c'est inconsciemment plus facile à attendre, cette demi-douzaine. Et deux demi-douzaines, n'en parlons pas. C'est la grande apothéose. Trois mots, six syllabes et dix-sept lettres, c'est de la quantité ou je ne m'y connais pas.
En fait, cette histoire de demi-douzaine, c'est purement de la psychologie clientèle.
Ou alors, c'était guerrier. "Vous inquiétez pas, on a six douzaines d'hommes prêt à défendre le pont levis, et eux ne sont qu'une petite quarantaine..."