Il y a des jours, comme ça, où la journée démarre tout tranquillement. Tu ouvres ton calendrier de l'Avent case n°13, tu dévores un kinder en deux bouchées, tu fais des gouzi-gouzi à ton amour de poilu, puis tu t'empares de ton monologue de théâtre pour le bosser.
Tranquille. Il y a presque un rayon de soleil qui perce par la fenêtre et la fin de semaine approche à grands pas.
Sur Happy Street, tu as même réussi, à force de sueur et de jeux de mémoire, à totaliser les 116 flooz qui te permettront d'agrandir ton terrain et d'acheter la maison du Père Noël. La classe.
Tranquille, donc, tu attrapes ton clavier rose et ta souris - vieille relique du Chéri qu'il faudrait songer à changer - et tu cliques, insouciante, sur sur le petit Y! entouré d'une bulle violette.
La fenêtre charge.
Tu arrives sur ta boite mail.
Tu ouvres de grand yeux pétrifiés.
Tu te meurs de l'intérieur.
Tu te sens cambriolé du courriel.
C'est nu. C'est froid. C'est tellement dépouillé et clair que tu ne t'y retrouves même plus. C'est plus chez toi.
Tu réactualises.
C'était pas un bug.
Tu files changer de thème.
C'est de nouveau rose. Mais tout aussi nu. Tout aussi froid. Tout aussi dépouillé et clair, à t'en donner la chair de poule de la dépression de la boite mail.
Faudra t'y habituer. Yahoo! mail a changé.